20 ANS DE SACERDOCE DU PERE JEAN BOSCO

Un beau moment de ressourcement et de communion (9 août 2023)

 

Pour fêter avec le P. Jean Bosco, sourire aux lèvres et ornements blancs, l’anniversaire de ses 20 ans de sacerdoce, près d’une quarantaine de paroissiens venus des quatre pôles de la Paroisse (La Machine, Decize, Cercy la Tour, Lucenay-Dornes) s’étaient rassemblés, le mercredi 9 août à 18h, en l’église Saint Joseph de La Machine. Messe joyeuse et recueillie, avec quelque chose d’à la fois intime et puissant, car ces retrouvailles en plein cœur de l’été autour de l’essentiel – la vocation du prêtre, et celle de chacun d’entre nous -, avaient une saveur intense et très personnelle.

Le fait que le P. Jean Bosco ait eu la simplicité de consacrer sa brève homélie à l’évocation de son parcours n’est sans doute pas étranger à cette saveur particulière. Car le doigt de Dieu, son souffle imprévisible, son humour aussi sont perceptibles à tous les tournants. C’est d’abord le tout petit garçon, attaché aux prêtres venant célébrer dans son village, se fabriquant un petit oratoire avec des images saintes pour prier et confiant à « Grand-Maman » qu’il aimerait bien être prêtre plus tard. Puis c’est l’enfant à l’âge de ‘’l’école officielle’’ affirmant cette volonté à sa Maman, avant de s’entendre répondre que « c’est pour les riches », car on n’a pas, à la maison, l’argent nécessaire pour ses études. Le rêve s’évanouit. Pas pour longtemps : au collège, quelqu’un prend en charge lesdites études. Mais voilà que cette personne meurt. Pour continuer, il faudrait aller à la ville. Sans le sou ? Impossible. Mais Dieu appelle… Alors, plein de son désir ardent, l’adolescent décide de tout arrêter et de rester trois ans à la maison pour financer ses études. L’argent en poche, ira-t-il tout seul au lycée en ville ? Non, le curé de la paroisse lui dit : ‘’Viens habiter au presbytère’’. Il le prendra en charge jusqu’à son ordination.

Allégresse du P. Jean Bosco à l’évocation de ces coups de Providence : « Ce qui est caché aux sages et aux savants est révélé aux tout-petits… ».

 

Puis ce sont les débuts du sacerdoce, en 2003. Vicaire sous deux curés différents durant deux ans dans une paroisse du Nord-Togo, le P. Jean Bosco est ensuite curé pendant dix ans dans une autre paroisse, de 2005 à 2015. Coup dur en 2010 : l’église en construction est mise à terre par un orage. Tout arrêter ? Non, Rome apporte une aide financière, le travail peut continuer et l’évêque ne veut pas entendre parler de départ du curé. En 2015, toutefois, le P. Jean Bosco revient à la charge : il pense qu’il est temps pour lui d’aller ailleurs…

Mais toujours au Togo, bien sûr. Pas de décision immédiate… Puis, en 2017, la surprise du Seigneur : « Mgr Riocreux a besoin d’un prêtre en Guadeloupe », dit l’évêque. « Tu vas partir là-bas pour trois ans ». Soit ! Trois années d’un apostolat dense s’écoulent, mais à leur issue, nouvelle surprise. Le P. Jean Bosco raconte : « Mgr Riocreux devait envoyer deux prêtres congrégationnistes dans la Nièvre, mais le plan échoue… Et c’est à moi qu’il demande de venir ici. Pourquoi moi ? Il y avait d’autres prêtres. Et je pensais rentrer au Togo ! Mais Dieu seul sait ce qu’Il veut pour la mission. Et c’est ici qu’il me voulait témoin de son amour. Le 16 septembre 2020, tout a recommencé ici ».

Et le P. Jean Bosco de rendre grâces, et de nous dire sa joie de nous voir rassemblés en ce 9 août autour de lui. Il devait fêter en vacances au Togo ses 20 ans de sacerdoce. Mais ayant dû partir plus tard que prévu, les plans une fois de plus ont été bouleversés. Pour nous permettre d’être là, nous ? Dieu seul le sait. « Que ma bouche chante Ta louange ! » avons-nous en tout cas chanté et rythmé à la fin de la messe, raffermis dans la conscience que la Providence est présente à chaque détour de nos vies. Il nous reste à suivre avec obéissance les suggestions de Son amour…

« Après l’office divin, retrouvons-nous aussi à la table du vin ! », déclare après l’Envoi le Père Jean Bosco, en une paraphrase inattendue et drôle de Rabelais. Un bon nombre de participants à la messe se rend à la salle Saint-Joseph pour le repas partagé.

On offre au héros de la soirée une mystérieuse boîte rouge censée contenir… des caramels ? Non, mais l’offrande des paroissiens pour le cadeau de son choix. Remerciements émus, chants en commun pour dire les merveilles du Seigneur…

Autour des deux longues tables joliment ornées, chacun se présente à tous, puis les conversations vont bon train. L’atmosphère est chaleureuse et simple, on se sent aimé. L’amour, n’est-ce pas le premier et le dernier mot de l’Evangile ?

Marie-Joëlle Guillaume