UN BEAU CHEMIN D’AVENT AVEC LE PERE FLORENT

 

Belle initiative, de la part du père Jean Bosco Akogo, curé de notre paroisse, que d’avoir eu l’idée de proposer à son jeune confrère récemment ordonné à Nevers, le père Florent Ringeval, de venir nous offrir à l’oratoire de Decize, durant trois semaines, un chemin de méditations sur l’attente de Noël ! L’exercice, nous a confié le père Florent, était pour lui une grande première. En tout cas le samedi 30 novembre, le vendredi 6 décembre et le samedi 14 décembre, à partir de 18h, une assemblée fervente, de dix à douze personnes selon les semaines, s’est mise à l’écoute avec joie.
Précédée à chaque fois de la récitation des Vêpres du jour (le Seigneur vient ! Lumière pour l’homme aujourd’hui, etc.), appuyée sur divers textes liturgiques et extraits d’Evangile distribués aux participants pour éveiller l’intelligence du cœur, la méditation nous a entraînés dans une progression intérieure très riche. Il s’agissait de contempler la joie qui vient et de se poser des questions essentielles.

Le samedi 30 novembre, veille du 1er dimanche de l’Avent et de la 1ère semaine, nous avons médité sur ce que signifie la venue (adventus) de Jésus dans la structure du temps, celle du monde et celle de notre vie. Le monde païen était un monde cyclique ; le monde moderne est tourné vers l’avenir et le progrès. Or il s’agit ici de se tenir à égale distance, car le Dieu d’Israël agit et « fait du nouveau » dans l’histoire, mais Dieu est né. La 1ère Préface de l’Avent le rappelle : « Il est déjà venu ». Mais, chaque année, entre le « déjà là » et le « pas encore », la nouveauté de Jésus est inépuisable. Nous avons à nous ajuster à ce temps-là. La Préface nous demande aussi de « Veiller dans la foi ».
Sommes-nous prêts à être des veilleurs ? Trois attitudes spirituelles sont à vivre : la vigilance, la préparation du cœur, la joie de l’attente.

Le vendredi 6 décembre, en lien avec le 2e dimanche de l’Avent et la 2e semaine, il s’est agi de se mettre en chemin avec deux grandes figures de la confiance : saint Jean Baptiste et saint Joseph.
Jean-Baptiste. Le Père Florent cite saint Augustin : « Jean est la voix dont la Parole a momentanément besoin pour se faire entendre ».
Jean, modèle d’humilité, a été choisi par Dieu pour faire le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Il ne s’annonce pas lui-même, il désigne l’Agneau de Dieu. Grâce à son regard tout intérieur, Jean-Baptiste sait que le baptême donné par Jésus est un baptême de feu. Il n’est pas jaloux, il comprend que l’Agneau est venu « pour détruire à tout jamais le mur élevé par l’homme pour se séparer de Dieu » et que la Parole de Dieu « est là pour réveiller la source de la joie ».
Et nous ? Sommes-nous prêts à rendre témoignage ? A dire oui au Seigneur ? A répondre à la question : « Crois-tu vraiment ? » ; « M’aimes-tu vraiment ? »
Joseph. Autre figure d’humilité, mais si haute ! Joseph accepte de ne pas céder au jugement des hommes, de prendre la Vierge Marie enceinte dans tout le mystère de sa maternité, de « se laisser bouleverser dans un complet hommage d’intelligence et de volonté ». Il accepte de ne pas comprendre et fait oblation de lui-même dans le silence. Il écoute, il n’est que désir.
A nous, il revient de demander l’Esprit et la grâce de la pureté du cœur dans la rumination de la Parole (lectio divina, lecture attentive des psaumes), et de prier saint Joseph de nous aider dans nos difficultés. Question : quel est le temps que nous donnons à Dieu ?

Le samedi 14 décembre, veille du 3e dimanche de l’Avent, dimanche de Gaudete, c’est la Vierge Marie qui est notre modèle. C’est elle qui nous guide vers la vraie joie. A partir de Lc, I, 5-25, le père Florent rappelle le risque pris par Marie, sa réponse courageuse, sa confiance absolue. Et nous, quelle confiance mettons-nous en Marie dans l’attente de ce Sauveur ? Marie n’est pas dans l’attente passive (cf. Lc, I, 39-56, la visite à Elisabeth). Son Magnificat témoigne d’une foi vivante et de sa reconnaissance enthousiaste pour l’histoire du Salut. A sa suite, interrogeons-nous pour voir ce que Dieu a fait pour nous, déjà, dans ces trois semaines, et pour discerner comment transformer en actions concrètes la joie de notre attente !
« Marie, par sa maternité, est le premier tabernacle ». Elle nous demande d’ouvrir nos vies. Elle s’est laissé bousculer. Et nous ?
Marie conduit toujours vers Jésus et nous enseigne à résister à la peur. Elle ne connaissait pas les détails du plan de Dieu. Mais elle est allée de l’avant. Pour nous qui sommes si souvent dans le doute et le trouble, la Vierge Marie est un phare de foi et d’espérance.
Marie est médiatrice, elle est Mère pour nous tous. Elle nous encourage à persévérer, dans la patience et l’humilité. Qu’est-ce qui, dans nos vies, reflète cette espérance active ?

En conclusion, deux conseils nous sont donnés pour nourrir notre joie dans les jours qui nous séparent encore du 4e dimanche de l’Avent et de Noël : la récitation de l’Angelus, 3 fois par jour ; et la méditation des « Mystères joyeux » du Rosaire, caractérisés par « la joie qui rayonne de l’événement de l’Incarnation » (Jean-Paul II, Lettre apostolique sur le Rosaire, 2002).

Alleluia ! Et merci de tout cœur au père Florent pour ses méditations pleines de délicatesse, qui nous ont aidés à entrer dans l’intimité divine du mystère de Noël.

Marie-Joëlle GUILLAUME